Il est 14h00 à Mooiendroomt, village paisible niché à quelques kilomètres de Zotterveld, c’est là que nous retrouvons Frank et son fils Yannick, âgé de 15 ans, en plein préparatifs pour le périple qui les attend aujourd’hui, le périlleux déplacement à Spremberg.

Pour Yannick il s’agit du premier match qu’il vivra en dehors du Komp, pour son père, un habitué des voyages lointains, il connait par cœur la route gelée qui mène au stade des Ours.

Il était d’ailleurs présent en 2014, dans le bloc réservé aux Kompers, lors de la mythique confrontation entre les deux équipes et qui a vu le Kavé devenir champion national pour la première fois de son histoire. Il se remémore avec émotion de ce moment privilégié « Il y avait une tension immense dans ce match qui pouvait basculer des deux côtés en une fraction de seconde. La pièce est tombée de notre côté en fin de match et les dernières minutes étaient irrespirables tant Spremberg mettait une pression énorme pour revenir au score et arracher les lauriers dans les derniers instants. Ce ne fut heureusement pas le cas ! Quelle libération au coup de sifflet final, c’était inouï, j’étais devenu liquide, sans voix, comme si je flottais. La bière et l’adrénaline y étaient sans doute pour quelque chose (rires). »

La route du retour ? Il en a très peu de souvenirs, « Le retour dans le car fut dantesque, et la pauvre aire autoroutière près de Spremberg s’en souvient encore ! Dévalisée ! (Rires). » Mais ce que retient en particulier Franck, c’est la fête dans le centre-ville, après plusieurs heures de car, c’était toujours la liesse en ville. « J’espère que mon fils pourra revivre ce que j’ai vécu ».

Nostalgique, Frank prend la direction du local de son club de supporters, le KVKlub Mooiendroomt 1904 ou l’attendent ses amis, qu’il croise pratiquement tous les weekends. Le temps de déguster une Rolsvolg (ndlr : la bière locale), il est temps de prendre place pour un voyage de plus ou moins 4 heures. « Quatre heures, cela passe vite en bonne compagnie, mais c’est tout autre chose cette saison, il y a de la vie dans le car, on sent que les gens sont remotivés, qu’il y a un nouvel élan. La preuve, le car est plein, et les bières sont déjà vides (rires) ».

Les places pour accéder au bloc dévolu aux Kompers sont distribuées peu avant l’arrivée dans l’agglomération Sprembergeoise, on sent la pression monter et Yannick n’est pas en reste quand il chante à plein poumons dès son entrée dans la tribune. Juste le temps de se ravitailler en frites et soda… ça y est, les acteurs rentrent sur le terrain, Yannick retient son souffle, son premier match du Kavé à l’extérieur vient de commencer…