Ce lundi les dirigeants du Zenith Kirkov ont mis à pied l'entraineur du club depuis 4 saisons Ludovic Giuly. Un choix jugé tardif par les supporters qui le tenaient déjà pour responsable de la descente surprise l'an dernier. La crise couve et la montée semble s'éloigner. On fait le point sur une situation explosive.

"Remontée immédiate": pour tout le monde l'objectif était clair et a longtemps semblé être à portée. Malgré un jeu pas toujours flamboyant et une capacité nulle à s'exporter, Kirkov a su bien se placer pour la montée. Mais à l'approche du sprint final, l'équipe s'est liquéfiée. Avec seulement une victoire en 6 matchs, le club du Vostok se retrouve à 6 longueurs de la première place de montant. Après le match contre Kamitoshi, Giuly avait tenter de minimiser: "la saison n'est pas finie et nous ne sommes pas si loin". Une phrase qui a fait bondir les supporters et vraisemblablement qui n'a pas convaincue les dirigeants.

Réunis en nombre pour exprimer leurs mécontentement devant le centre d'entrainement Vodaphone. Environ 1500 ultras ont montré leurs colère et demandé aux joueurs de se reprendre dans une ambiance électrique. Une contestation qui n'a pas dégénéré en émeute mais qui n'a pas manqué de poigne. En fin de séance la capitaine Jack Butland, auteur d'une bonne performance samedi malgrè la defaite 2-0, est allé s'adresser aux supporter, appelant à l'union sacrée pour la fin de saison. Les supporters ont promis de faire bloc derrière l'équipe tant que tout est possible mais à la sortie les mots était durs. "Ils se moquent de nous. Une descente et puis cette saison catastrophique, c'est une honte du jamais vu ici!" nous confie l'un d'eux, un autre tente de tirer du positif "On est loin mais pas complétement largués, on peut encore monter mais il vont devoir étre meilleur.".

Mais à les écouter, celui qui cristalisait toutes les tensions hier encore c'était le coach, Ludovic Giuly. L'entraîneur, qui a finalement été mis a pied quelques heures plus tard,n'était pas là pour diriger la séance, ce qui lui a permis de ne pas voir et entendre les banderoles et chants appelant à sa démission. Interviewé par nos soins, le président des Ultras qui appelait déjà à sa démission depuis la fin de saison derniére est clair: "Nous ne comprenons pas ce qu'il fait encore en poste. Il était l'un des artisans de la relégation, cette année notre équipe ne produit rien dans le contenu, se repose sur des individualités pour s'imposer et lui est toujours en poste, nous ne savons plus quoi dire... Peut-être qu'il possède des dossiers sur tout le monde, c'est pour moi la seule explication". Interrogés ensuite sur la rumeur de mise à pied, le président des Ultras déclare "C'est une bonne nouvelle mais c'est tard, peut-être trop tard. Où était nos dirigeants ces 3 dernières semaines ? En vacances ? Pourquoi ne se sont-ils pas exprimés plus tôt?". Des question légitimes pour un club - au bord de l'explosion et loin de ses objectifs - qui ne misera donc plus sur son coach principal. 

Pour l'instant aucune piste de remplacement n'a filtré. Au club on chercherait quelqu'un qui aime le club et qui aurait la culture de la gagne. Mais dans l'état actuel, qui voudrait bien rejoindre cette poudrière ? Le club devrait se charger demain d'annoncer le remplaçant mais pourrait se resigner à fournir les clefs de la maison à l'adjoint de Ludovic Giuly qui assure pour le moment l'intérim.